Compte rendu du premier colloque national des écrivains en amazighe, organisée par l’association TIRRA les 24 et 25 décembre 20
Compte rendu du premier colloque national des écrivains en amazighe,
organisée par l’association TIRRA les 24 et 25 décembre 2010
En partenariat
avec l’IRCAM, l’association
TIRRA a organisé son
premier colloque national
des écrivains en
amazighe auquel a
participé un grand nombre
d’écrivains,
de critiques
et de ceux qui
porte un intérêt pour
les questions de
la culture et
de l’écriture
en langue amazighe. Le programme des
deux journées a
été articulé ainsi :
Première journée
: le 24 / 12 /
2011 :
La matinée
de cette première
journée a été consacrée
à l’allocution
d’ouverture prononcée
par M. Mohamed
Akounad, président de
l’association qui
a rappelé l’histoire de
la pratique scripturale
amazighe ainsi que
les grands noms
de maghrébins qui
ont marqué depuis
des siècles reculés
la pensée universelle. Il a
par ailleurs évoqué
les raisons qui
ont poussé l’association
à organiser ce
colloque et les objectifs
qui y ont été
assignés.
Après une courte pause
dans le hall de
la salle de
la jeunesse et
du sport,
les travaux
du premier colloque
de Tirra ont
repris conformément au
programme arrêté par
les organisateurs. La
conférence inaugurale a
été animée par
le professeur Ahmed
Assid qui a examiné
l’importance
du cumul littéraire
et artistique pour
le développement linguistique
et la garantie de
vie et de dynamisme
qu’il
confère à la langue. Au passage, il a
rappelé l’intérêt
des dictionnaires,
de la
standardisation de la
langue amazighe ainsi
que l’apport
de la collecte du
patrimoine matériel et
de la littérature orale
De plus, M. Assid
a souligné le
rôle de l’institution dans
ces domaines analysant
la stratégie culturelle
de Tirra,
ses perspectives
et ses finalités ainsi
que le rôle de
l’écriture
dans l’édification
de la langue et
la garantie de
sa dynamique sociale
La conférence, riche en
interpellations et en
questions, n’a pas
manqué de signaler quelques
propositions dont par exemple
l’appel
à la fondation
– au nom de Tirra- d’une
revue de critique littéraire
amazighe spécialisée en
vue d’accompagner
les ouvrages de
créations qui paraissent et
de définir les
courants littéraires et
leurs orientations. De
même, M. Assid
a souligné avec
force l’importance
de la traduction comme
moyen d’enrichissement
de la culture amazighe
et de développement de
la langue. Dans
le même ordre d’idées, il a
appelé à la multiplication
des ateliers d’écriture et
de sessions de
formation destinées aux
enfants et aux jeunes
et a insisté sur
l’intérêt
d’organiser
des concours d’activités créatrices
visant la motivation et
l’encouragement
des auteurs. Le
débat a permis à
l’assistance
d’approfondir
et d’enrichir
la réflexion.
L’après-midi
de la même journée
a été consacrée à
la première table
ronde autour de «la langue de
l’écriture
en amazighe». Animé
par M. Abdeslam
Boumisr, le débat
a été une occasion
pour l’assistance
de poser des
questions ayant trait
à la langue de
création en amazighe, en ce
qui concerne l’orthographe, la graphie, les variations
régionales, l’emprunt interne
et externe,
le travail
sur la langue, l’hésitation entre
l’usage
d’une
langue littéraire soutenue – à faible fréquence- et une langue
commune – en expansion
mais sans inexpressive d’un point
de vue esthétique et
littéraire.
Vue la
variété et la diversité
des interventions sur
les points de
l’ordre
du jour,
les participants
à la table ronde
ont jugé nécessaire de
reprendre la discussion sur
ces mêmes points
lors de rencontres ultérieures.
La soirée a
connu à partir de 21 h,
deux communications; celle de
M. Fouad Azeroual
a porté sur
la littérature écrite
amazighe dans le rif, l’intervenant a
notamment présenté un
aperçu sur les genres
littéraire dans le nord
ainsi que la dynamique
de l’écriture
en amazighe et
le cumul qui
en a découlé.
A suivi la
communication de M.
Ayyad Alahyane qui
a parlé du
roman amazighe,
à l’appui des
statistiques des travaux édités
jusqu’ici
dans les trois grandes
régions du Maroc
: le Rif,
le Centre
et le Souss.
Il a évoqué par
ailleurs les thématiques de
ces romans ainsi
que la langue romanesque
qu’il
considère en pleine gestation
et évolution. De
même qu’il
a suscité un nombre
de question inhérentes
à la réception des
travaux romanesques amazighe
telles la relation entre
l’auteur
et le lecteur, celui-ci
et la langue de
l’écriture, achevant son
topo par la discussion
à propos de
la question relative
à la construction textuelle
et la réception.
Deuxième journée : le 25 / 12 / 2011
En matinée, un
atelier autour de
l’orthographe
a été organisé au
local de l’association Illigh, animé par
M. Ayyad Alahyane. La présence, massive, a été
composée d’écrivains, d’étudiants et
autres intéressés. Plusieurs
questions relatives aux
systèmes d’écriture
et à l’exposition des
différentes règles arrêtées
pour l’écriture
d’un
texte amazighe. Les
participants ont été divisés
en groupes restreints
en vue de produire
des exemples de
textes en amazighe qui
ont été présentés en
plénière pour correction orthographique et discussion
collective des manières de
transcription; ce
qui a permis de
s’arrêter
sur l’évocation
des problématiques théoriques.
La deuxième
table ronde a
eu lieu au hall
de la délégation de
la jeunesse et
sport autour des
questions de l’édition,
de la
distribution et du lectorat
en rapport avec
le livre amazighe. La séance, présidée par
M. Lahcen Nache, a été
marquée par un débat
constructif sur les écueils
entravant la bonne diffusion
du livre amazighe
voire son édition et
ce en l’absence d’institutions
qui adoptent et
se chargent de
la promotion des
travaux de création amazighes. D’autre
part, l’assistance a
débattu des problèmes liés
au lectorat et
aux moyens susceptibles
d’encourager
la diffusion du
livre se chargent de
la promotion adoptent les
travaux de création amazighes
port autour des
questions de la distribution, lecteur et son
traitement par le biais
de lectures et
de critiques. La
table ronde a
été également l’occasion pour
présenter des expériences personnelles
et des propositions à
même d’aplanir
les écueils précités. En fin de
séance, M. Abdelwahhab
Bouchtart a exposé un
projet dans ce sens, initié par
l’association
Tirra, et discuté par les
présents, notamment les
volets relatifs à
sa mise en application
et aux projets qu’il s’était assignés.
L’activité a
été clôturée par
une soirée artistique
où a évolué brillamment
la star Aâmmouri M’bark qui
a égayé le public
par de superbes chansons
de son formidable répertoire. La soirée a
été marquée aussi
par la nomination des
trois premiers lauréats
du concours national
de littérature amazighe
organisé par l’association Tirra
en 2010. Après l’allocution des
membres du jury, prononcée par
M. Abdallah Sabri
qui a énoncé le
nombre des participants au
concours ainsi que
les difficultés rencontrées
par le jury lors
de la sélection des
lauréats. Une cérémonie
de remise des
prix a été organisée
et a secrété le
palmarès suivant :
Type d’écrit |
Lauréat du 1er
prix |
Lauréat du 2prix |
Lauréat du 3ème
prix |
observation |
Poésie |
Nom : Rkia Tou
Recueil : tasouddemt tabrkant |
Nom : Mohamed Al
Ouakiani Recueil : ifssi d irifi |
- nom : Lahoucine al
Idrissi |
* Prix non
remis pour cause
d’absence
de la lauréate |
Nouvelle |
Nom : Daoud Garhou recueil : Tila d warraw ness |
Nom : Abderrahmane Aboubaker Hassan Bouibrine |
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|
A noter
que le prix du
roman a été suspendu
en raison de
l’insuffisance
du nombre de
participations.
Une partie
de la soirée à
été consacrée à
la distribution d’attestation
de mérite aux
écrivains présents et
dont les travaux ont
été publiés en
amazighe durant l’année
2010 comme Ayyad Alahyane, Hassan Dahou, Larbi Moumouche, Mohamed Mahou, Rachid Jadal, Hanane Gahmou, Mohamed Garhou
et Farid Mohamed
Zalhoud.
A noter
ici que l’association Tirra
a honoré son
engagement en imprimant les
travaux des lauréats premier
prix tant pour la
nouvelle (recueil de
Daoud Garhou : tila
d warraw ness) que pour la
poésie (recueil de
Rkia Tou : tasouddemt
tabrkant) impeccablement imprimés
par l’Imprimerie
Sidi Moumen à
Casablanca.
A rappeler
enfin qu’en
marge du colloque;
une exposition du
livre amazighe a
été organisé et
a connu une
affluence notable de
visiteurs qui ont vu
de près la naissance
d’une
dynamique créative amazighe
bien prometteuse.